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Ce blog est le lien entre les membres actuels et à venir issus des familles : BRUGUIERE-FONTENILLE, LEFEVRE, PAPON, LAZURE et FAUCON...et leurs ancêtres.

19 mai 2017

Henry HERBERT 10ème Comte de Pembroke et 7ème Comte de Montgomery


1734-1794

Henry est né le 3 juillet 1734 à Londres, dans la maison que son père, Henry Herbert 9ème Comte de Pembroke et 6ème Comte de Montgomery, s'est fait construire en 1717 à l'emplacement des appartements de la Reine à Whitehall. 
En effet, ce dernier, ayant obtenu un bail sur l'emplacement de l'ancien palais royal, détruit lors de l'incendie de 1698,  confie  la construction à l'architecte Colin Campbell. En 1729, sa propriété s'agrandit grâce à un nouveau bail. Il y vécut en célibataire jusqu'au 28 juillet 1733, date à laquelle il épouse Mary Fitzwilliam, fille de Richard, 5ème Vicomte Fitzwilliam of Mount Merrion.


Henry Ignore que dans le cadre de la guerre de succession de Pologne, le 28 juin Stanislas Leszczynski chassé du trône, par les troupes saxonnes appuyées par les Russes, et réfugié à Dantzig se rend en Prusse alors que la Pologne est placé sous autorité austro-russe.
Le lendemain, 29 juin, la coalition franco-sarde, commandée par les Maréchaux de Broglie et de Coigny, remporte une victoire sur l'Autriche à la bataille de San Pietro (Parme)

Les premières années d'Henry se partagent entre Londres et Wilton House, Wiltshire, manoir proche de Salisbury, résidence des Comtes de Pembroke depuis le XVIème siècle, dont son père a hérité six mois avant son mariage, à la mort de Thomas Herbert, 8ème Comte de Pembroke et 5ème Comte de Montgomery. 
C'est là, que le père d'Henry, surnommé le " Comte Architecte", a pu montré son goût et ses connaissances solides en architecture.
Ainsi, l'enfance d'Henry est marquée par la construction du splendide pont "Palladien", enjambant la rivière Nadder, dont le cours avait été détourné afin de la rapprocher du manoir. 

Résultat de recherche d'images pour "elizabeth spencer comtesse pembroke et son fils"C'est dans une atmosphère cultivée et paisible qu'Henry grandit, son père s'intéressant à toutes formes de l'Art : architecture, peinture, sculpture...Mais c'est malheureusement un enfant bien solitaire sans frère et soeur, bien qu'il ait l'occasion à plusieurs reprises de rencontrer des enfants du Comté. Il est alors envisagé de l'envoyer dans un pensionnat à Londres, dans l'arrondissement de Wandsworth, qui compte plusieurs établissements à la mode. Il semble que se soit au sein de l'établissement dirigé par M. Pampellonne et sa femme Mary qu'Henry âgé de neuf ans découvre la vie sociale. Au travers des lettres adressées à son père, au cours des mois qui suivent son arrivée dans cet établissement, Henry semble avoir la nostalgie de Wilton et de ses habitants. Il est possible qu'il y reste jusqu'en 1746, date à laquelle on le retrouve à Eton, en compagnie de ses futurs beau-frères, fils du Duc de Marlborough : Georges Spencer (1739-1817), Marquis de Blandford et Lord Charles Spencer (1740-1820). Le registre de l'Eton College indique que Lord Charles, âgé de 6 ans, est inscrit dans la maison de Miss Bland. Il est fort probable que les trois jeunes garçons y résident ensemble.




Eton College est le fleuron des Publics Schools britanniques.  Il est situé à 40 Kms à l'Ouest de Londres, dans le Berkshire sur les bord de la Tamise en face de Windsor. Créé en 1440 par le Roi Henri VI, il était à l'origine une "Charity School", c'est à dire un établissement destiné à accueillir des élèves pauvres, afin de leur offrir la meilleure éducation leur permettant d'accéder au King's College de Cambridge : les "King's Scholars" (les boursiers du Roi). 
A l'heure actuelle, Eton accueille 1290 garçons de 13 à 18 ans, dont un tiers (soit 70 étudiants par an) bénéficient selon la tradition d'une bourse, après avoir satisfait à un examen, et résident dans certains bâtiments de l'enceinte principale. Les autres, les Oppidans, paient  leur scolarité de 26 490 livres sterling (37 000 Euros)  et sont répartis dans les Houses situées dans les environs. La devise de l'école est "Floreat Etona" (Puisse Eton prospérer), les élèves portent l'uniforme simplifié pour les plus jeunes ou "Lower boys" et complète pour les plus âgés "Upper boys" : une veste noire à queue de pie; un pantalon noir ou gris selon les années; un chapeau haut-de-forme en hiver, un canotier en été; le célèbre "Eton collar" un col large très rigide et inconfortable qui retombe sur le revers de la veste (aujourd'hui il n'est plus porté que par les élèves faisant partie de la chorale), est remplacé par un simple col rigide, porté normalement avec un noeud blanc. On compte parmi les anciens élèves, "Old Etonians" : dix neuf premiers ministres de Robert Walpole à David Cameron; le philosophe Henry More; le vainqueur de Napoléon Ier à Waterloo, Arthur Wellesley, 1er Duc de Wellington; l'économiste John Maynard Keynes, qui fut un "King's Scholar"; le créateur de James Bond, Ian Fleming; sans oublier des figures royales comme les princes William et Harry, ainsi que Léopold III, 4ème Roi des Belges.






Le 9 Janvier 1750 décède subitement à son domicile londonien, Henry Herbert, 9ème Comte de Pembroke et 6ème Comte de Montgomery, à l'âge de 57 ans. 
Henry , âgé de 16 ans, hérite des titres et domaines et devient le 10ème Comte de Pembroke et 7ème Comte de Montgomery. Il quitte alors Eton, d'une part du fait de ses nouvelles responsabilités et d'autre part ayant atteint l'âge requis pour tout jeune gentleman de faire son Grand Tour.




Le 2 février 1750 Lady Pembroke dans un courrier au Duc de Newcastle, Thomas Pelham-Holles, auprès duquel cette dernière semble rechercher conseils pour l'avenir de son fils, demande que Henry soit nommé Custos Rotulorum, gardien des dossiers du Comté, et Lord Lieutenant du Wiltshire à la mort du Duc de Somerset. 
Le 14 février, Newcastle écrit au Lord Chancellor pour soutenir la candidature d'Henry en tant que Custos Rotulorum, mais pas comme Lord Lieutenant. 








A la suite de cet épisode, Henry commence fin 1751 son Grand Tour, accompagné de M. Butler et d'Antoine des Cloires. Ils résident en France pendant sept à huit mois. En Juin 1752, sa mère, qui s'est remariée le 4 septembre 1751 avec le Major North Ludlow Bernard (1684-1766) le rejoint à Boulogne. 
A cet occasion, elle écrit au Duc de Newcastle le 30 juillet pour l'informer des progrès importants dans l'éducation de son fils. 



Après la France, direction l'Allemagne, à Hanovre grâce à l'appuie du Duc de Newcastle, Henry est présenté au Roi George II, qui le nomme Cornette au 1st Dragoon Guards, devenu depuis 1751 le 1st King's Dragoon Guards. Ensuite, ils s'installent une dizaine de jours à Berlin, puis se dirigent vers Vienne via Leipzig. Ils séjournent dans la capitale des Habsbourg au cours des six premiers mois de 1753.






Maintenant, Henry a dix neuf ans et il ne lui est plus nécessaire d'avoir deux tuteurs. C'est Antoine de Cloires qui l'accompagne alors à Florence.




Il reste dans la capitale toscane de décembre 1753 à octobre 1754, au cours de cette période il fait des excursions à Livourne et Gênes. Dans une des ses lettres envoyées au Duc de Newcastle, il commence à parler d'un de ses principaux intérêts dans la vie : les chevaux.
Il écrit : "...je propose de quitter cette contrée la semaine prochaine et de me diriger immédiatement vers Lyon pour y rencontrer un fameux écuyer : Claude Bourgelat , venant juste d'en quitter un autre du nom de Eisenberg que votre Grace peut se souvenir de l'avoir vu en Angleterre, étant je le crains aussi fou de cheval que mon père l'était pour le tennis..."


Claude Bourgelat, né à Lyon le 27 mars 1712 est un écuyer et un vétérinaire du siècle des Lumières. Il est le précurseur de l'institutionnalisation de l'enseignement vétérinaire, à travers la fondation des deux premières écoles vétérinaires du monde : Lyon en 1761 et Maisons-Alfort en 1765. On peut également le considérer comme le fondateur de l'hippiatrique (médecine des chevaux) en France.  Le 29 juillet 1740, il obtient le brevet d'écuyer du Roi tenant l'Académie d'équitation de Lyon, fonction qu'il occupe jusqu'en 1765. En 1744, il publie son premier ouvrage : Le Nouveau Newcastle, qui est un traité d'équitation qui présente une nouvelle approche de l'art équestre et qui lui vaut une notoriété considérable dans l'Europe entière. En 1750, il publie le premier tome des : Eléments d'hippiatrique, qui englobe les notions d'anatomie, de physiologie, de pathologie, d'hygiène, de thérapeutique ainsi que tout ce qui concerne les notions indispensables pour l'achat de chevaux. En 1752, il est nommé correspondant de l'Académie des sciences de Paris et est choisi comme collaborateur de l'Encyclopédie pour la rédaction des articles se rapportant au cheval. L'arrivée en 1754 de Henri Léonard Bertin, jeune haut fonctionnaire dont les fonctions étaient proches de celles du préfet de région actuel, va être déterminante pour Bourgelat dans la création de l'école vétérinaire de Lyon par arrêt du Conseil du Roi du 4 août 1761. La grande amitié qui lie les deux hommes se poursuit lors du départ de Bertin pour la capitale et, après Lyon, Bertin veut une école à Paris. Le 1er juin 1764 un arrêt du Conseil du Roi nomme Bourgelat directeur et inspecteur général de l'école royale vétérinaire de Lyon et de toutes les écoles vétérinaires établies ou à établir  dans le Royaume. Il s'installe à Paris en juin 1765 et un an plus tard ouvre une école au château d'Alfort. L'ouverture de ses deux écoles a un impact important dans toute l'Europe. Elles accueillent des élèves venant  de Suisse, d'Angleterre, du Danemark, de Suède, des états germaniques, d'Italie. Ceci provoque une impulsion énorme et de nombreux disciples du Maître ouvrent des écoles aux quatre coins de l'Europe. Il décède à Paris le 3 janvier 1779.
A l'heure actuelle tout vétérinaire entrant en fonction doit prêter "serment de Bourgelat".

Friedrich Wilhelm Baron Reis d'Eisenberg né à Weimar en 1700, est un écuyer de renommée internationale, travaillant dans les beaux manèges de son époque. Il publie plusieurs ouvrages sur l'art équestre, dont : L'art de monter à cheval (1727) lors de son séjour en Angleterre et le dictionnaire du manège moderne (1747). Il a été le maître d'équitation de l'Empereur François Ier.
C'est à Pise qu'Henry a l'occasion de le rencontrer. C'est sûrement à la suite de cette rencontre qu'Eisenberg, également artiste, lui peint 55 gouaches, qui font encore parties de la collection de Wilton House.

 A la fin du mois d'octobre 1754, il quitte Florence pour Milan et Turin.

De là il rejoint Lyon, son séjour étant prévu de durer de novembre à décembre 1754.

Au regard des billets d'échange, il semble ne pas avoir manqué d'argent : 2000 Livres pour l'année 1754.
Son séjour à Lyon se prolonge jusqu'en avril 1755, date à laquelle il prend la direction de Genève. 
Il visite Besançon en mai, alors en route pour Paris qu'il atteint en juin. Il y séjourne jusqu'en Décembre. C'est sa dernière étape avant de rejoindre l'Angleterre. Au cours de cette année 1755 il a dépensé 3750 Livres!

Son grand Tour a duré quatre années, il a 21 ans.

Grand Tour de Henry Herbert 1751-1755
Etant maintenant majeur, et son propre maître, Henry peut faire ce qu'il souhaite et estimant que la maison londonienne n'est pas assez grande pour lui, il demande un nouveau bail, toujours à Whitehall. Il fait détruire le bâtiment construit par Campbell et charge Sir William Chambers de construire une nouvelle demeure, pour la modique somme de 22000 Livres. Le chantier dure 2 ans et pendant cette période il s'installe au 12 St. James's Square, là où son grand'père a vécu de 1686 à 1733.

L'année 1756, va être riche en rebondissement pour Henry.
Après de courtes fiançailles, Henry épouse le 23 mars  Lady Elisabeth Spencer, seconde fille de Charles, 3ème Duc de Marlborough. Il n'a pas 22 ans, elle en a 19. Elle est belle et de caractère agréable. Le mariage commence sous de beaux auspices et est approuvé par les deux familles. 

Henry et Elisabeth savent ils que le 27 janvier est né à Salzbourg un futur prodige : Wolfgang Amadeus Mozart. Que le 17 mars a été célébré pour la première fois à New York le St.Patrick's Day.  Et que le 23 est décédé à Plauen , en Saxe,  à l'âge 57 ans Georg Gottfried Wagner, compositeur et disciple de Bach.




Le 6 avril, il obtient la tant convoitée charge de Lord Lieutenant du Wiltshire. 

Le Lord Lieutenant, est le représentant local du souverain régnant; Il n'est pas rémunéré et le soutien administratif est fourni par le conseil du Comté. Il est secondé par un vice Lord Lieutenant et de sous-lieutenants, dont le nombre est calculé au prorata de la population du Comté. Ses fonctions comprennent : l'organisation des visites de la famille royale; remises de décorations et récompenses au nom du souverain régnantparticipation à des activités civiques, volontaires et sociales; lien avec les unités locales de la Royal Navy, Royal Marines, Armée de Terre, Royal Air Force et leurs forces de cadets associés; direction de la magistrature locale au travers de la présidence du Comité consultatif pour les juges de paix. Cette fonction a vu le jour sous le règne d'Henry VIII, le premier Lord Lieutenant du Wilshire n'est autre que William Herbert (1501-1571), premier Comte de Pembroke, 1er Baron Herbert of Cardiff, son aïeul.


A la même date il entre à la Chambre des Lords.

Alors, Capitaine au sein du 1st Dragoon Guards, il est très inquiet en ce qui concerne sa promotion au sein de l'armée et s'en confie au Duc de Newcastle.

Le 27 septembre il est affecté au 1st Foot Guards. 
Le Duc de Newcastle demande à Henry de patienter, que le temps des faveurs viendra...


En effet, en novembre il devient Lord of Bedchamber du Prince de Galles, George Guillaume de Hanovre (1738-1820), petit-fils du Roi George II.
Deux ans plus tard, le 8 mai 1758, Henry devient l'aide de camp de George II.

Le 9 juin naît dans la nouvelle maison, à Pembroke House, où le couple vient d'emménager, un enfant mort-né.


Pembroke House, détruite en 1938 pour permettre la construction du Ministère de la Défense, est de construction de briques et de pierres, elle est considérée comme l'une des plus belles maisons de charme de son époque. Les pièces bien proportionnées contiennent de magnifiques plafonds de plâtre blanc, de belles cheminées et des portes en acajou. Une large baie vitrée exposée à l'est s'ouvre sur le jardin, dans un angle des marches permettent d'atteindre un ponton sur la Tamise. A l'ouest, côté entrée, on y trouve la salle d'apparat dessiné par Indigo Jones.




Le 10 septembre 1759, Elisabeth donne naissance à un fils, qui est baptisé à Wilton le 29 octobre sous le prénom de George, il lui est alors donné le titre de Lord Herbert. 

Quelques mois après la naissance de son fils, Henry, alors commandant en second du 15st Light Dragoons ou Elliot's Light Horse, est promu Lieutenant-Colonel et avec son régiment part pour l'Allemagne, afin de participer à la Guerre de Sept ans.


Depuis plusieurs années, la discorde règne au sein des différents puissances européennes : France, Grande Bretagne, Autriche, Prusse, Russie et le jeu "des chaises diplomatiques" bat son plein afin de voir apparaître de nouvelles alliances. La Grande-Bretagne et la Prusse s'allient contre la France, l'Autriche et la Russie. C'est dans ce contexte que débute une guerre qui va durer sept ans et opposer d'une part au niveau mondial La France et le Royaume de Grande-Bretagne, d'autre part au niveau européen le Royaume de Prusse aux Etats des Habsbourg (Archiduché d'Autriche, Royaume de Bohême et de Hongrie). Cependant par le jeu des alliances et des opportunismes, de nombreux états européens et leurs colonies participent à cette guerre, en particulier la Russie aux côtés de l'Autriche, le Royaume d'Espagne et ses colonies d'Amérique du sud aux côtés de la France. 
C'est un conflit majeur qui peut être qualifié de "guerre mondiale" qui :  mêle des puissances européennes au sein de deux alliances antagonistes, se déroule simultanément sur plusieurs continents et dans des théâtres d'opérations multiples (Europe, Amérique du Nord, Asie dont l'Inde et les Philippines)...
Ce conflit va entraîner un rééquilibrage important des puissances européennes : L'Empire Britannique fait presque entièrement disparaître le Premier espace colonial français, ce qui va ouvrir la porte à sa puissance hégémonique, qui continuera à se développer tout au long du XIXème siècle; La Prusse par ses victoires de Rossbach sur les français et de Leuthen sur les autrichiens commence à contester la prééminence de l'Autriche. La Guerre de sept ans débute le 29 août 1756 par l'attaque de la Saxe par Frédéric II, Roi de Prusse, qui a fait le choix de devancer l'Autriche, prête à reprendre possession de la Silésie. Depuis janvier 1754 des escarmouches entre français et britanniques ont lieu sur le continent nord-américain...

Rapidement, après son arrivée en 1760 sur le continent il est promu Adjudant-Général auprès de Lord Granby, commandant des forces britanniques. Un an après, le 10 mars, alors Major-Général il accède au commandement de la brigade de cavalerie, il n'a pas encore 27 ans! 
Grâce à ses ordres de banque on peut savoir qu'il est en juin à Blomberg (Westphalie), au camp de Bühren et à Fürstenau en Basse-Saxe en août, à Wispenstein toujours en Basse-Saxe en novembre. 
C'est au cours de cette période que Henry a tout le loisir de démontrer ses compétences dans le domaine de l'équitation, savoir qu'il a acquis au cours de son Grand Tour. A cette époque l'enseignement de l'équitation au sein de la cavalerie anglaise est très limité. Henry est alors déterminer à l'améliorer. Il y consacre tous ses efforts, et en 1761 il publie un ouvrage intitulé "Military Equitation, or a Method of Breaking Horses and teaching Soldiers to ride". Devant son succès, l'ouvrage est réédité en 1763, puis de nouveau en 1778 et en 1793, pendant longtemps il reste la norme dans l'enseignement de l'équitation dans l'armée britannique.
En 1768, il publie un second livre "Instructions for the Education of Cavalry, qui est traduit en français et en allemand.
Très occupé par son devoir militaire, il porte peu d'attention à sa jeune épouse et à son fils qui vivent paisiblement entre Wilton et Londres. 
Il rentre à Londres en janvier 1762, c'est au cours de ce mois que sir Joshua Reynolds exécute son portrait.



Mais un événement va se produire et atteindre à sa réputation. 

En effet, il rencontre et tombe amoureux de Miss Elisabeth Catherine, dit Kitty, Hunter qui n'est autre que la seconde fille de Thomas Orby Hunter un des Lords de l'Amirauté, et décide de s'enfuir avec elle! 
c'est le scandale et la consternation...
Horace Walpole s'en fait le chantre au travers de nombreuses lettres qu'il adresse à ses amis :

à Sir Horace Mann
Arlington Street, 23 février 1762

...Je souhaiterais m'arrêter là, et ne pas vous relater la terrible histoire que je me dois de vous relater;...Lord Pembroke- Comte, Lord of Bedchamber, Major General, au revenu de dix milles livres par an, propriétaire de Wilton, mari d'une des plus belles créatures d'Angleterre, père d'un garçon, est parti avec Miss Hunter, une belle fille, mais stupide et qui ne vaut pas la beauté de sa femme, qui a le visage d'une Madonne, et est aimé de lui. Il a laissé des lettres de démission de toutes ses fonctions, et une témoignant de la vertu de Lady Pembroke, expliquant qu'il a essayé en vain de se faire haïr et détester. On ne sait pas encore où le couple coupable se cache; mais vous pouvez imaginer la détresse de la famille du Comte, et  le ressentiment des membres de la Maison Marlborough, qui soutiennent leur soeur. 

à George Montagu

Arlington Street, 25 février 1762

...Aucune nouvelle encore des fuyards, mais tout ce qui relate de l'évasion est de plus en plus extraordinaire et absurde. Le jour de la fugue, il a invité la famille de sa femme et d'autres personnes à dîner, mais prétend qu'il dînera dans une taverne;  en fait il a dîné en privé dans son "dressing-room", habillé en marin avec une perruque noire, et a menacé les domestiques de les tuer si ils en parlaient à sa femme. Il a laissé une lettre pour elle, que le Duc de Marlborough avait peur de lui transmettre et qu'il ouvrit. Il lui demandait de ne pas lui écrire car cela le rendrait complètement fou. Il espérait que le Roi conserve son rang de Major General, afin de pouvoir le servir un autre fois.

à Horace Mann

Arlington Street, 22 mars 1762

...Lord Pembroke est tranquillement oublié, Lui et sa nymphe ont été ramenés par un corsaire, qui avait des obligations vis à vis de son père, mais il ne souhaitais sûrement pas être rembourser de cette manière, ils sont de nouveau repartis vers de nouvelles aventures; il a eu la gentillesse d'inviter sa femme à les accompagner, et elle, qui est toute douceur et tendresse, a eu beaucoup de difficultés à faire la part de la culpabilité et de la folie.

Arlington Street, 13 avril 1762

...Il est tout à fait juste que Miss Hunter a été ramenée par un corsaire, mais son père a souhaité qu'elle soit relâchée. Ainsi ils sont repartis. N'ayons aucune compassion pour Lord Pembroke, c'est un jeune homme sans honneur. Il ne fait d'autre que d'écrire des lettres tendres et mondaines à sa charmante épouse, qui la déchirent et sont destinées à lui soutirer de l'argent. Il est oublié ici, ce qui est la meilleure chose qui puisse lui arriver.

Arlington Street, 30 avril 1762

...La pauvre Lady Pembroke a enfin agi avec bon sens. Lord étant affecté à l'armée Allemande, a écrit qu'il avait l'intention de venir et de demander pardon. A la surprise de sa famille, et sans son conseil, elle lui envoya dire sa surprise qu'il envisage de se montrer en Angleterre; et pour sa part elle ne voulait pas le voir tant qu'il n'avait retrouvé son caractère d'antan.

Les billets d'échange montrent que Henry et Kitty ont séjourné à Rotterdam en mars 1762; Ensuite Henry rejoint son poste dans l'armée, il est à Brême et Osnaburg (Osnabrûck) en mai, Hörxter en juin, Kirckhayn du 27 juillet au 1er novembre, Schônstadt le 17 novembre, Fûrstenau le 10 décembre, puis retour à Kirckhayn le 14.

Kitty Hunter quant à elle rentre en Angleterre pour mettre au monde son enfant, un garçon, qui naît le 23 novembre. Il lui est donné le prénom d'Augustus Retnuh (Hunter inversé), et comme nom of Reebkomp, l'anagramme de Pembroke. Henry donne alors une allocation à Kitty, le premier paiement date de Rheine (Rhénanie) le 23 janvier 1763 pour la somme de 250 Livres; qu'il renouvelle tous les trimestres jusqu'en 1771,  cette dernière s'étant mariée l'année précédente au Capitaine Alured Clarke. De 1773 à 1780 l'allocation est réduite à 600 Livres par an, et de 1781 à 1790 elle est de nouveau réduite à 200 Livres par an. En vertu d'une convention datée du 17 février 1783, la rente de 200 livres est à vie, mais, avec le consentement de toutes les parties, le 12 janvier 1790, une convention est faite par laquelle Kitty reçoit 1600 Livres en compensation. Tous les paiements sont effectués par Thomas Coutts. Kitty meurt en 1795.

En 1762, Henry rencontre William Douglas Hamilton (1731-1803), et une longue amitié naît entre les deux hommes. 
Il est le quatrième fils de Lord Archibald Hamilton et est à cette époque un illustre inconnu.  
Dès le 18 septembre 1762 débute alors une importante correspondance entre les deux hommes. 
Dans sa première lettre, écrite au camp de Wetter (Rhénanie), Henry se confie à son nouvel ami, qui bien que de caractère différent, a de nombreux points communs avec lui.

En février 1763, Henry semble avoir retrouvé son "caractère d'antan" et rentre alors en Angleterre. En mars il se réconcilie officiellement avec Elizabeth. Horace Walpole prend sa plume pour en informer George Montagu...


"...Lord et Lady Pembroke sont réconciliés, et vivent de nouveau ensemble. M. Hunter quant à lui il a repris sa fille Kitty, à la condition qu'elle renonce à Lord Pembroke et à son fils; Elle lui a répondu noblement qu'elle ne s'occupait pas de sa fortune, et qu'elle dépendrait volontiers de son père, mais son enfant, il ne lui restait plus qu'à s'en occuper et ne s'en séparerait pas; Donc elle garde les deux, je suppose qu'elle retrouvera son amant bientôt, la beauté de Lady Pembroke n'est pas éternelle..."

Dans cette lettre Horace Walpole semble avoir changé d'opinion vis à vis d'Elizabeth, mais sa prévision dans cette affaire familiale est fausse. Henry, si sauvage et au tempérament tempétueux, se soucie fort de sa position et de ses nominations obtenues à la Cour et dans l'armée.

A  l'accession au trône de Georges III en 1760, il est maintenu dans sa fonction de Lord Bedchamber, Il y reste lorsque John Stuart, 3ème Comte de Bute, succède à Newcastle en 1752. 
Mais le Roi se sépare de lui lors de son escapade...Il réussit malgré tout à garder sa fonction de Lord Lieutenant du Wiltshire. 
Une fois rentré à la maison et vivant de nouveau avec sa femme, il tente de "redorer son blason" et il y réussit avec succès.
Le 9 mai 1764, il est nommé Colonel des Royals.  

Au printemps 1767, il accompagne le Roi à une Revue à Wimbledon, en juin il est promu Lieutenant-General. 

Au cours de ces années difficiles Elizabeth, vit tranquillement à Wilton, avec son fils George. En 1765, ils sont tous les deux peints par Sir Joshua Reynolds.

Ce dernier a également débuté un tableau de Henry et de Georges qu'il ne termine qu'en 1767, puis en 1770 c'est un autre tableau d'Elizabeth assise seule...

En 1768, Madame du Deffand alors en Angleterre auprès de son ami de coeur, Horace Walpole...décrit Elizabeth dans des termes élogieux :


"J'aime beaucoup la Milady; plus je la vois, plus je la trouve aimable; sa simplicité, son naturel, sa douceur, sa modestie, ont quelque chose de piquant; sans être vive, elle est animée, elle a de la justesse dans les jugements qu'elle porte, ...toutes ses manières sont extrêmement nobles."

Si Elizabeth a un mari infidèle, au caractère difficile, elle a au moins un fils qu'elle adore et avec qui elle passe beaucoup de temps. Elle le garde auprès d'elle et intervient dans son éducation jusqu'au moment où George doit intégrer une Public School. C'est Harrow, et non Eton comme son père, que George intègre en 1770.
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En 1768, de nouveau le caractère agité d'Henry reprend le dessus. Ayant découvert que Samuel Johnson et James Boswell connaissent le Général corse Paoli, Henry demande et obtient de la part de Boswell une lettre d'introduction. A la fin de l'année 1768, il part avec un de ses ami, le capitaine Charles Medows, ils font escale à Paris, puis poursuivent leur route vers le sud. Mais, ils semblent ne pas avoir rencontré Paoli. Ils rendent visite à Hamilton à Naples, c'est là que Henry apprend par l'intermédiaire de Lady Browne que sa mère est au plus mal et qu'il doit rentrer en Angleterre.

C'est sur le chemin de retour, en Italie, qu'il apprend le décès de sa mère survenu le 13 février 1769.
Comme il considère qu'il ne peut plus rien faire, il décide de continuer son périple par : Florence, Capoue, Turin, Rome et Milan!
Si l'on en croit Horace Walpole, Henry a également séjourné à Venise. On raconte alors qu'il aurait enlevé une jeune vénitienne le soir même de ses noces.... 

Il est un fait qu'au cours de l'année 1768, il a une aventure avec une femme dont on ignore le nom, qui lui donne une fille. Cette dernière a pour nom Caroline Medkaff ou Medkalf, son éducation sera prise en charge financièrement par Henry. En 1792, dans un codicille elle figure au titre de Caroline Williams, ayant épousé John Williams en 1786,  et elle reçoit un legs à la mort.de son père.
Il est improbable qu'Elizabeth soit au courant de cette affaire, ce n'est que plusieurs années plus tard qu'elle découvre l'existence de Caroline.
Ces rumeurs n'ont pas atteint les oreilles du Roi, puisque ce dernier nomme Henry, encore à l'étranger, de nouveau Lord of the Bedchamber. Ayant été mis au courant de cette nomination, il décide enfin de rentrer et rejoint l'Angleterre début 1770. Il retrouve une situation politique très dégradé. Les Whigs sont divisés.

Les Whigs étaient une faction politique, puis un parti. De 1680 à 1850, ce parti dispute le pouvoir au parti conservateur. Il est partisan de la Monarchie Constitutionnelle, en opposition à la Monarchie Absolue. Il a joué un rôle primordiale dans la "Glorieuse Révolution" en 1688, en s'opposant aux Rois et prétendants Stuart, qui étaient catholiques. En 1715, il prend le contrôle du gouvernement  jusqu'à l'avènement du Roi Georges III en 1760.

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Lord Frederick North, 2ème Comte de Guilford est alors Premier Ministre, et est le Leader du "King's Party". Henry désapprouve sa politique, et rejoint l'opposition Whigs. 
Bien qu'il n'ait pas une grande influence politique, il réussit à faire nommer au Parlement deux membres pour le petit arrondissement de Wilton.
La situation en Amérique se détériore de jour en jour.



Ces circonstances, auxquelles se rajoute l'entrée de George à Harrow, maintiennent Henry à la maison...Il se confie à William Hamilton dans une lettre écrite de Wilton House le 11 septembre 1770.
Le 14 juillet 1773, naît à Londres, Pembroke House, une petite fille qui est baptisée le 13 août à Wilton à laquelle on donne le prénom de Charlotte. 
Personne n'est plus heureux que Henry! A cette occasion des divertissements sont organisés aussi bien à Wilton qu'à Londres, la liste des invités contient les noms de la plupart des personnes proches de la Cour, du monde de la politique, de la littérature, des arts et de la musique. 
On peut croire que ses nombreuses absences et sa négligence vis à vis de sa famille n'ont pas permis à Henry de s'intéresser au bien-être et à l'éducation de son fils. Au contraire, dès que George a atteint l'âge scolaire, c'est Henry qui organise son avenir. Il planifie le Grand Tour de son fils avec des tuteurs convenables, munis de nombreuses lettres d'introduction auprès de personnages importants dans les différentes capitales européennes. Henry avait rencontré beaucoup de ces personnes lors de son propre Grand Tour, il lui suffit d'adresser une lettre pour les informer du prochain voyage de son fils, mais il lui est plus difficile de lui trouver les  bons tuteurs.
Sur ce sujet, Henry et Elizabeth sont parfaitement d'accord. Le nombre doit être limité à deux et ils doivent être jeunes : Le premier, savant et membre de l'église, pour assurer la majeure partie de l'enseignement, le second pour assurer l'ensemble des exercices physiques, la géographie et  le français. Les deux hommes choisis sont connus soit d'Henry et d'Elizabeth, soit du Duc de Marlborough. 

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Le Révérend William Coxe (1747-1828) de 12 ans l'aîné de George, a étudié à Eton, ordonné dans les années 1770, il devient le tuteur des fils du Duc de Marlborough, et chapelain à Blenheim. Coxe est fortement recommandé par le Docteur Thomas Dampier (1713-1777), Lower Master à Eton. 
Le second compagnon est John Floyd. Le père de ce dernier fut Capitaine au sein du 1st Dragoon Guards, et a participé à la bataille de Minden le 1 Août 1759, où il a été blessé. Il est mort le 12 septembre des suites de ses blessures. En dehors du fait d'être un grand ami du Duc de Marlborough, George Spencer, son régiment est le même que celui où Henry a été affecté pour la première fois en 1751, raison pour laquelle les deux hommes se connaissent bien. A sa mort, il confie aux bons soins d'Henry son fils aîné, John, et son second Thomas à Henry Arthur Herbert, 1er Comte de Powis, cousin de Henry. 
John Floyd a onze ans, lorsque son père meurt, et Henry, alors Lieutenant-Colonel, l'intègre immédiatement dans l'armée comme "Cornette" au sein du Elliott's Light Horse dont il est le commandant en second. Il l'emmène à l'étranger en service actif. Ainsi, John participe à la bataille d'Emsdorf, le 14 juillet 1760, où il aurait pu être tué par un soldat français sans l'intervention du Capitaine Ainslie. Estimant que le garçon en a suffisamment vu pour son jeune âge, il lui obtient un congé de deux ans et l'envoie à Utrecht afin de parfaire son éducation. A son retour, en 1763 il est promu Lieutenant. Henry apprend alors à Floyd tout ce qu'il connait dans le domaine des chevaux et de l'équitation. Lorsqu'il devient Colonel des "Royals", Floyd y est affecté provisoirement pour enseigner l'art de l'équitation. Il est promu au rang de Capitaine en 1770. Ayant au cours de ces années montré beaucoup d'habilité et un excellent caractère, Henry pense que c'est le meilleur compagnon de voyage pour son fils. Il estime que sa carrière militaire n'est pas compromise et que de toute façon, au milieu de XVIIIème siècle, il y a peu de choses que l'on puisse obtenir sans influence et argent!

Pendant les préparatifs pour le "Grand Tour" George est encore à Harrow. Il séjourne à Wilton au cours des vacances. A cette époque, James Boswell (1740-1795), écrivain et avocat écossais, et le Général Pasquale Paoli (1725-1807), politique, philosophe et amiral corse effectuent une visite le 19 avril 1775. 
Résultat de recherche d'imagesPaoli, Pascal - Patriote corse (portrait numéro 3)

Henry rencontre à plusieurs reprises Boswell : En août 1774 à Edinbourgh, ils dînent ensemble au "fellow Corsicans"; le 3 avril 1775, ils prennent leur petit-déjeuner ensemble à Londres... Il semble qu'à cette occasion Henry fait des confidences à Boswell : "... Lord Pembroke était de bonne humeur et dans ses bons esprits : il me parlait de toutes les belles personnes, comme si je les connaissais moi-même, et il me semblait en quelque sorte les connaître, du moins certaines parties de leur caractère; Il m'a dit que l'année dernière il y avait une "Black Bawdy House" à Londres... Il m'a assuré n'avoir jamais eu de maladie vénérienne dans sa vie. Il m'a dit que pour l'entretien de Wilton quand il n'y est pas lui coûte 100 Livres par mois. Il doit être beaucoup arnaqué. Il a parlé en faveur des Quakers comme un peuple honnête. Je n'imaginais pas qu'il ait jamais pensé à une diversité de sectes, mais comme Astley (homme de cirque au XVIIIème siècle- Note de l'auteur) va ramasser un mouchoir tout en chevauchant à pleine vitesse, Lord Pembroke, alors qu'il "galope" dans la vie, attrape les idées comme jamais on ne pourrait l'imaginer."

Boswell est très flatté d'être invité à séjourner à Wilton, mais il s'y est vite ennuyé bien que la visite ne dure que trois jours. Il raconte : "Mon Seigneur et Madame étaient très raffinés. Lord Herbert était un beau jeune homme bien portant, d'à peine seize ans". 

Tout au long de l'été, les préparatifs du prochain départ de George se poursuivent. Elizabeth prend une part active aux discussions et entrevues, bien qu'elle soit triste à la perspective de la prochaine et longue séparation avec son fils, elle l'accepte calmement et avec beaucoup de courage, en sachant parfaitement que les deux compagnons, qui l'accompagnent, sont des hommes sur qui on peut compter. A plusieurs reprises elle écrit au Révérend William Coxe et en août elle donne ses dernières instructions pour les cinq années à venir telles que : "Eviter la boisson, le jeu, et toute rencontre incorrecte, et de faire le nécessaire pour s'en éloigner;...;ne pas porter de manteaux brodés ou lacés, en dehors de l'uniforme;...;éviter les jeunes officiers français la pire compagnie;...;jouer au billard ou au tennis aux heures où les jeunes officiers français sont occupés;...;ne pas oublier la poudre dentaire et se faire examiner les dents par un dentiste habile au printemps et à l'automne;...; monter à cheval régulièrement avec Floyd;...; ne jamais jouer au tennis sans les bonnes chaussures et les chaussettes en flannelle, toujours le matin jamais après le dîner;...;éviter beurre, matières grasses, crème épaisse, etc, qui ne réussisse pas à Lord Herbert;...;Lord Herbert a un seul serviteur, Laurent, jusqu'à Paris, où bien sûr il sera nécessaire de prendre un laquais de louage en livrée, Lord Herbert doit apprendre à se coiffer, à chausser ses bottes de cheval;...; Lord Herbert doit écrire régulièrement à Reebkomp (son demi frère-Note de l'auteur), et parfois à M. Bromley; Lord  Herbert, Floyd et Rev. Coxe doivent écrire chacun une fois par mois à Lord Pembroke, le 1er pour l'un, le 10 pour le second et le 20 pour le troisième;...;un retour des occupations de chaque jour doit être envoyé à Lord Pembroke dès votre installation à Strasbourg;...; Envoyer à Lord Pembroke toutes sortes de livres (excepté Voltaire);...;Avec Floyd faire des notes sur tous les livres français, livres militaires, etc...;...;A Lord Herbert afin de devenir officier de cavalerie :  assister à des manoeuvres de troupes à cheval, observer les fortifications et les plans, s'intéresser à l'artillerie, mais également à la comptabilité;...; les leçons de tennis ne doivent pas excéder une heure;...; Payer régulièrement les factures;...;Pour Lord Herbert prendre tôt le matin à jeun une tasse de camomille froide;...;Changer tout l'argent anglais à Calais;...; couper, sans raccourcir, les extrémités des cheveux et enduire la tête de graisse le 2ème jour de chaque nouvelle lune.". 

Résultat de recherche d'images pour "uniforme du 12th regiment of foot xviii"
Afin de lui permettre de suivre les cours, de passer les examens et d'assurer divers fonctions en uniforme sur le Continent, il est nommé "Enseigne" au 12th Regiment of Foot le 10 septembre. Qu'il ne voit pas son régiment pendant cinq ans ne semble pas avoir beaucoup d'importance!
George, Cox et Floyd quittent l'Angleterre, au cours de la deuxième semaine de novembre 1775. Après Douvres et Boulogne, c'est la diligence pour Strasbourg. Dès le 17 novembre, Elizabeth écrit au Révérend Coxe de Pembroke House, Londres, c'est le début d'une correspondance importante entre elle et le tuteur





De Novembre 1775 à Mars 1777, Lord et Lady Pembroke suivent avec beaucoup d'intérêt, au travers des lettres, le séjour de leur fils à Strasbourg. 
La tant attendue rencontre entre les voyageurs et, Henry et Elizabeth, se fait à Ostende entre la fin mai et le début juin 1777. Le plan de la suite du "Grand Tour" est discuté à cette occasion, les pays à visiter durant les douze prochains mois sont : la Hollande, l'Allemagne, la Hongrie et l'Autriche. De nouvelles instructions sont données...



Le 4 août 1777, les trois voyageurs sont à Potsdam, et sont témoins d'une revue militaire de Frédéric II. (le laissez-passer pour leur permettre d'y assister, signé par le Roi lui-même, est conservé à Wilton - Note de l'auteur). Le 2 septembre, ils sont à Prague où ils assistent de nouveau à une revue militaire présidée par l'Empereur Joseph II, qui accueille George très aimablement et converse quelques instants avec lui. Le Comte de Haddick (1710-1790), ministre de la guerre présente nos voyageurs à l'Archiduc Max, qui selon George est un jeune homme gracieux et vif. Le 19, ils visitent Dresde et arrivent à Berlin le 2 octobre.





Puis c'est Leipzig le 12 octobre, de nouveau Prague le 16 et enfin Vienne le 20. 

Sur le plan international les mauvaises ne sont pas bonnes. En effet, en septembre 1777, après un an de guerre, en Amérique les forces anglaises ont subi revers après revers, et le Général Burgoyne s'est rendu à la suite de la Bataille de Saratoga. Cette situation entraîne en Angleterre un changement de Gouvernement, en particulier Lord George Germaine, Secrétaire d'Etat aux Colonies, qui est violemment critiqué pour sa conduite de la guerre. Lord North, soutenu par le Roi, se maintient malgré la tourmente. 
Au début de l'année 1778, une tentative est faite pour faire entrer le Comte de Chatham au gouvernement, mais elle n'aboutit pas. En février, les français signent un accord avec les rebelles, qu'ils ont ouvertement aidés depuis un certain temps. L'Ambassadeur britannique à Paris est rappelé. En juin le gouvernement tente une réconciliation avec les américains, qui sont maintenant soutenus par les français.


Les premiers efforts de la Marine Française, sous le commandement de l'Amiral Charles Henri Jean-Baptiste D'Estaing (1729-1794), ne répondent pas aux attentes, l'alliance ne part pas sous de bonnes augures! 
Bien que cela cause beaucoup de problèmes en Angleterre; Le sentiment vis à vis de l'ingérence française est amer et il y a une volonté partagée par tous en Angleterre de parvenir à un règlement rapide de ce conflit en Amérique.


Après un long séjour à Vienne, et à la demande d'Henry direction Saint-Petersbourg et Moscou en passant par Copenhague et Stockholm, en essayant de limiter au maximum les dépenses à la demande de Lord Pembroke! ce qui occupe toute l'année 1778.


En Grande Bretagne, les principaux événements qui ont marqué l'opinion au cours de l'année 1779 ont été : Le procès d'Hugh Palliser, ce dernier en désaccord avec l'Amiral Keppel à propos de la Bataille d'Ouessant, est traduit en cour martiale, il est finalement acquitté bien que contraint de se démettre de son siège au Parlement; 
La démission des meilleurs officiers de marine qui refusèrent de servir sous les ordres du Premier Lord de l'Amirauté, Lord Sandwich;
La rupture avec l'Espagne en juin et le siège de Gilbratar; 
La présence continue le long des côtes anglaises des flottes française et espagnole; 
La perte des îles Saint-Vincent et Grenade au profit de la France et la malheureuse position de Clinton, commandant en chef des troupes britanniques en Amérique du Nord, qui attendait des renforts venus trop tard.

Henry critique violemment le Gouvernement, mais en tant que Lord of Bedchamber, une fonction qu'il apprécie autant que celle de Lord Lieutenant, il ne rompt pas ouvertement avec le Roi en votant contre le Gouvernement au cours de l'année 1779. Mais il semble qu'il ait intrigué avec l'opposition Whigs pour renverser les Ministres qu'il juge incompétents!


Ceci n'empêche nullement son fils, George, de poursuivre son périple à travers l'Europe; Le 19 février, le trio arrive à Stockholm, après une traversée difficile de la Finlande en traîneaux. Le 23, ils sont présentés au Roi et à la Reine, Gustave III et Sophie-Madeleine de Danemark. Au cours de l'entrevue, le Roi parle beaucoup avec Lord Herbert, de tout et de rien... Quant à la Reine, très timide, ne s'exprime pas.


Le 24 février, George reçoit une lettre d'Augustus Reebkomp son frère écrite de Wilton House. Ce dernier lui relate les événements, qui secouent l'opinion anglaise lors du procès de Palliser. Il lui annonce qu'il est promu Lieutenant de marine et qu'il doit repartir pour l'Amérique.

Le trio quant à lui visite le Danemark, au cours de la première semaine de mars.
Lors de leur second séjour à Vienne en juin 1779, le Révérend Coxe ne poursuit pas et rentre en Angleterre, malgré les prières de Henry et Elizabeth. Les constants malentendus avec Floyd, son absence trop longue d'Angleterre, éventuel handicap pour son avancement au sein de l'Eglise, le pousse à prendre cette décision, appuyée par le fait que George a maintenant vingt ans et qu'il n'a plus besoin de deux tuteurs, et que la fin du Grand Tour en Italie consiste principalement à du tourisme. 
C'est en septembre que le Major Floyd quitte George, qui poursuit seul son Grand Tour.

Le 21 novembre 1779, Augustus Reebkomp écrit de la Jamaïque à son père; Il lui explique qu'à New York il a bien reçu les 30 Guinées, mais n'a pas eu la possibilité de lui écrire, son navire ayant été envoyé immédiatement en direction de Rhode Island afin de convoyer des dépêches. 
Il poursuit en relatant la violente tempête, qu'il a rencontrée alors en chemin vers les Antilles, obligeant l'équipage de passer par dessus bord leur cargaison, dont leurs fusils...Il précise qu'ils ont eu beaucoup de chance de ne pas avoir été pris en chasse par des navires ennemies, ni attaqué par des pirates...
Augustus Reebkomp demande ensuite à son père d'augmenter son allocation annuelle à 100 Livres. En effet, ses moyens actuels ne lui permettent plus de faire face aux diverses dépenses, principalement celles liées à l'achat d'une garde-robe complète plus adaptée au climat, d'autant plus que la majeure partie de ses bagages sont restés à New York, et il ne sait quand il rejoindra cette ville, ni s'il récupérera ses malles...Il poursuit en déclarant qu'il n'embêtera plus son père à ce sujet s'il a la chance d'obtenir une part des prochaines prises sur les navires ennemies...Il annonce qu'il part prochainement pour les Barbades. Il demande des nouvelles de son frère George. et termine sa lettre en décrivant le HMSVictor, bateau sur lequel il navigue. 

Le 14 mars 1780, Lady Pembroke écrit à son fils George, encore à Turin, pour lui annoncer le décès de son oncle Topham Beauclerk âgé de quarante ans, survenu dans la nuit du 11 mars après dix jours d'agonie. Elizabeth indique à son fils les modalités de deuil de 6 semaines. Elle relate ensuite le chagrin de sa tante, Diana Beauclerk, mais rappelle que ce chagrin ne devrait pas durer trop longtemps vu les relations qu'avaient le couple au cours de ces dernières années...Vu qu'il est en partance pour la France, elle lui précise l'importance de montrer son chagrin vis à vis de la perte de son oncle bien connu dans ce pays. Quelques semaines plus tard Henry semble avoir écrit à Sir James Harris (1746-1820), alors ambassadeur auprès de Catherine II, afin de proposer à cette dernière l'achat de la bibliothèque, riche de 30 000 livres,  de son beau-frère. Malheureusement la lettre n'est pas parvenue à son destinataire et la bibliothèque a été dispersée lors d'une vente aux enchères, qui a duré trois mois. 
Dans une lettre du 30 juin, Sir Harris écrit à Lord Herbert, alors de retour à Londres, pour lui préciser que l'Impératrice n'aurait sûrement pas acheté la dite-bibliothèque vu qu'elle venait d'investir dans des tableaux.

Dans un lettre envoyé à son fils George au cours du mois d'août, Henry semble se moquer de la manière de monter à cheval de ce dernier, lui l'expert! : "How the Devil came Ned to run off? I soupçonne un petit peu (en français dans le texte), that you may have frightened him in forming him, selon vous, à l'allemande (en français dans le texte)...". Dans la même lettre il le prie d'être présent à Wilton pour le 30 août. Il précise ensuite qu'il va écrire à son chef de corps Goldsworthy afin qu'il lui accorde trois semaines de congé afin de pouvoir rendre visite à son cousin Henry Herbert, 1er Comte de Carnavon à Highclear et la famille Spencer à Blenheim.
 

Par ailleurs, Henry fait tout pour faire élire son fils, qui a à peine 21 ans, au Parlement lors des élections générales, qui se déroulent du 6 septembre au 18 octobre 1780. Bien que, dans une lettre écrite de Wilton à son ami William Hamilton le 12 septembre, il se réjouisse de l'élection de George, il semble nostalgique du temps où siéger au Parlement était une faveur et faire de la politique un passe temps... Il montre de façon son désaccord avec le gouvernement North...Mais très vite se souvenant, de façon ironique, que William Hamilton est Ambassadeur de Grande Bretagne à la cour de Naples cela ne sert à rien de dénigrer le gouvernement qu'il représente!...Il termine en recommandant un des compagnons de voyage de son fils, Laurent, qui rentre à Rome auprès de sa femme et qui emporte dans ses bagages pour Lord Hamilton des partitions de musique et une gravure faite par sa belle-soeur Lady Di, représentant George à Rome.

A cette époque si Henry vit à Wilton, Lady Pembroke et sa fille Charlotte, âgée de sept ans, vivent à Richmond Park, dans un Lodge prêté par le Roi Georges III au coeur du plus grand parc royal de Londres. Elle ne rejoint Wilton qu'exceptionnellement, souvent lorsque son fils George y est. Le couple semble juste se croiser à l'occasion soit à Londres ou à Wilton. Dans un courrier adressé à son fils, elle signale son séjour de deux jours à Windsor. A cette occasion elle s'inquiète de la nouvelle lubie de son mari, qui semble vouloir donner le nom de Herbert à son fils légitimé Augustus Reebkomp. Elle presse son fils d'en dissuader son père. Elle va y réussir puisqu'il prendra plus tard le nom de Montgomery. 
Le 16 octobre, Henry dans une lettre à son fils George est désolé que Augustus ReebKomp ne puisse prendre le nom de Herbert, et semble reprocher à sa femme d'avoir fait intervenir son fils dans cette affaire!

Au cours de l'année 1781, Lord et Lady Pembroke semblent s'être réconcilier! Ils passent la majeure partie de l'année à Wilton, menant une vie campagnarde paisible, recevant régulièrement leurs amis et relations, ne séjournant que rarement à Londres uniquement lorsque des affaires urgentes exigent la présence d'Henry à la Chambre des Lords.
Henry alloue à son fils la somme de 800 Livres par an. Au cours de l'année, alors que George semble ne pas être heureux au sein du "Royals", il espère son transfert dans un régiment d'infanterie ou dans un régiment de cavalerie légère, Henry s'y oppose.

L'année 1782 commence par la fin du Gouvernement North qui a débuté en 1770. Nouvelle que Henry accueille avec joie, et profite de l'occasion pour proposer la paix avec l'Amérique. Mais s'étant blessé à la jambe dans les premiers mois de l'année, Henry est reclus à Wilton, où il ne tarde pas à inonder son ami le Marquis de Carmarthen, futur Ministre des Affaires étrangères du Gouvernement Pitt,  de conseils. Après son rétablissement, Henry part d'abord pour l'Ecosse afin de rendre visite à son régiment, puis en Irlande, peu de temps après l'abrogation de la loi de Poynings (cette loi est à l'initiative de Lord Poynings, nommé Lord Député d'Irlande par Henri VII, qui réussit à faire voter en décembre 1494 par le Parlement Irlandais un texte qui stipule : "que toute loi votée par le Parlement Irlandais ne sera valable si elle ne porte pas le sceau du Roi d'Angleterre en son conseil"- Note de l'auteur). Ainsi, Henry envoie à son ami Carmarthen des informations de premières mains sur ce pays. 

En juin, Henry est nommé Gouverneur de Portsmouth dans le Hampshire, poste qu'il désirait depuis longtemps. Parallèlement, à Wilton toute la famille est atteinte de la grippe, qui laisse de graves séquelles à la délicate Charlotte, âgée de 8 ans et met George, qui a rejoint son régiment pendant son congé parlementaire, au plus bas pendant plusieurs semaines.

En Novembre, Lady Elizabeth est nommé Lady of Bedchamber par la Reine Charlotte, femme du Roi Guillaume III, c'est le début d'une longue amitié entre les deux femmes.

Début janvier 1783, alors qu'Henry souhaitait pouvoir donner au Révérend Coxe l'aumônerie de Portsmouth en remerciement des années passées auprès de Lord Herbert lors de son "Grand Tour", c'est le Révérend Robert Herbert, frère de Charles Herbert, qui est nommé par le Ministère de la Guerre. 

Le 21 février, Lord Shelburne donne sa démission, et après de longues discussions et une forte opposition du Roi à cause de Charles James Fox, principale figure du parti Whig, une coalition North-Fox est constituée avec William Cavendish-Bentinck, Duc de Portland, comme Premier Ministre.

 Mais c'est une catastrophe et ce n'est que le 19 décembre de la même année que William Pitt le jeune (1759-1806), grande figure du parti Tory, devient pour la première fois Premier Ministre, à l'âge de 24 ans, (c'est encore à l'heure actuelle le plus jeune Premier Ministre britannique à ce jour-note de l'auteur). Alors député de Appleby, siège qu'il va occuper jusqu'en 1784, avant de briguer celui de Cambridge University.


Au cours de la première moitié de l'année 1783, la famille Herbert se partagent entre Wilton : Chasse et visite des voisins... et Londres : séances au Parlement pour George, dîners, bals, théâtre...


Au cours de l'été, arrivent les lettres de John Floyd, alors promu Colonel, de Madras. Il semble avoir ouvert les yeux de ses amis sur les conditions de vie dans ce pays sous contrôle de la Compagnie Britannique des Indes Orientales, qui connait une grave crise financière depuis 1773, et les difficultés auxquelles est confronté Lord Macartney, Président de cette dite compagnie, sans soutien réel de la mère patrie, ignorante et portant peu d'intérêt à cette région si lointaine...


A l'automne, lorsque l'état de santé de Charlotte s'aggrave, décision est prise de l'emmener dans le sud de la France. Ainsi, toute la famille au complet (Augustus Reebkomp  rentré des Antilles est du voyage- note de l'auteur) quitte Londres,  par différents moyens de transports (bateau, coche ou diligence, coche d'eau...) et de routes, pour une destination plus favorable pour les poumons de Lady Herbert.
Il semble que le sud de la France au cours de l'hiver 1783 est comparable à ce que nous connaissons à l'heure actuelle, une douceur de vivre et un nombre important de touristes anglais à la recherche du soleil tant désiré...
Il semble que toute la "High Society" anglaise se soit donné rendez-vous! ce n'est que suite de dîners privés, séances d'opéra ou de théâtre...George et Augustus à cette occasion semblent inséparables! 





Fin octobre, Lady Pembroke apprend, par l'intermédiaire de la Duchesse de Gloucester, le décès de Lord Spencer, son cousin, survenu le 31 octobre à l'âge de 49 ans.



A la veille de Noël l'état de Lady Charlotte semble s'être amélioré.










La famille reste dans le sud de la France jusqu'à la fin mars 1784, jusqu'au moment où son état empire, décision alors est prise de prendre la direction de la Suisse. Tout le monde pense que le climat sera meilleur pour améliorer la gêne respiratoire de la jeune Lady. Mais chacun semble impuissant face sa maladie. Si de légères améliorations sont constatées, l'état de Lady Charlotte continue de s'aggraver, le long et fatiguant voyage à ce stade va lui être fatal, puisqu'elle n'arrivera pas à destination...Entre temps et ce sera le troisième scandale de Lord Pembroke, ce dernier part avec une danseuse et abandonne sa femme et sa fille mourante, qui selon Margaret Boswell " était la jeune fille la plus aimable et la plus belle jamais vue". Cette liaison durera jusqu'à la mort d'Henry.


Charlotte décède à Aix-en Provence le 21 avril à l'âge de dix ans...On imagine le désespoir de ses proches pour qui se fut une tragédie. Son corps est embaumé avant de prendre le chemin de l'Angleterre, afin d'être inhumée dans l'église paroissiale de Wilton. 



On peut lire sur sa tombe :
" Lie still, sweet maid, and wait th'Almighty's will,
then rise, unchanged, and be an angel still;"
Au début de l'été, Henry tombe malade à Genève et est obligé de garder la chambre pendant plusieurs jours. 

Lady Pembroke alors à Lausanne, reçoit au cours du mois de juillet une lettre de réconfort de la part de la Reine Charlotte. Elle renouvelle à Elizabeth son amitié en espérant que le séjour à Lausanne,  le soutien d'amis proches l'aident à surmonter son chagrin et lui apporte la tranquillité après des mois d'anxiété. Elle partage la douleur d'Elizabeth, ayant elle-même perdu un enfant, son fils Octave, le 3 mars 1783.
Si à l'automne, George rentre en Angleterre, Lord Pembroke poursuit son périple sur le continent au cours de l'année 1785 et n'hésite pas à bombarder son fils de lettres et de recommandations pour la gestion de ses biens. Bien que George soit très attentif, il est difficile pour lui, qui n'a pas été mandaté, de faire face aux différents points soulevés par son père et est souvent obligé de se référer à l'avocat Mr. Lamb, qui semble avoir reçu diverses directives. C'est un exercice fort ennuyeux pour Henry, obligé de tout expliquer par lettres et de demander des faveurs à des personnes qu'il n'a pas choisi, ainsi ceci va agrandir la brèche entre le père et le fils. Henry avait toujours eu l'habitude de donner une date précise de retour, mais il a suffit qu'il soit distrait par une "charmante créature" ou un divertissement intéressant en Italie, pays qu'il apprécie particulièrement, pour qu'il prolonge son voyage...



Dans ses recommandations figurent des suggestions de mariage, George a maintenant 26 ans et politiquement il est bien installé, puisqu'il est maintenant Vice-Chamberlain et siège au Conseil privé.
C'est au cours de l'année 1786, qu'Elizabeth découvre l'existence de Caroline Medkaff, la fille d'Henry, mais également d'autres enfants illégitimes, qui avec Augustus et Caroline sont au nombre de douze... 

Fin 1786, Henry est à Paris et semble beaucoup s'y amuser, c'est ce qui en ressort de sa lettre adressée à son fils George à l'occasion de la nouvelle année 1787. Il y relate ses soupers et concerts chez Armand Jules François, Duc de Polignac, où la Reine à l'occasion de chanter. Il semble vouloir y rester pendant tout l'hiver...



La rupture entre la père et le fils à propos de leur désaccord vis à vis de M. Pryce, l'intendant de Wilton, semble être consommée lorsque George refuse de s'installer à Paris, où les grondements de la Révolution commencent à se faire entendre...
Dans une lettre adressée à son père le 27 février, George lui annonce son engagement vis à vis de sa jolie cousine, Elizabeth Beauclerk. Elle est la fille de Topham Beauclerk et Diana Spencer, la soeur de Lady Pemboke. Selon la coutume de l'époque, le mariage a lieu dans la plus stricte intimité, le dimanche 8 avril 1787. Ils passent leur "lune de miel" à Richmond, puis retournent à Londres pour une courte période avant de prendre la direction de Portsmouth et Brighton. Lord Pembroke rentre en Angleterre au mois de juin et se fait encore remarquer lors de sa liaison avec une femme très connue...De nouveau à la fin de l'année, il retourne à Paris, chez Ferdinand Grand, rue neuve des capucines, sans avoir réglé aucune des affaires qui le préoccupaient, dont l'affectation du Révérend Coxe!

Considérant que son mari était à l'étranger, Lady Pembroke, toujours prête à apporter son aide, décide de régler et d'obtenir l'affectation du Révérend à Bemerton, bien que ce dernier n'est pas l'habitude de demander de l'aide.
Le 26 mars 1788, Elizabeth Herbert donne naissance à son premier enfant, c'est un garçon à qui l'on donne le nom de George. Il naît dans la maison de Hill Street que son père vient d'acquérir.


Cet heureux événement pousse Lord Pembroke à quitter Paris pour quelques mois, afin de faire connaissance avec son petit-fils. Lady Pembroke reçoit une lettre en provenance de Windsor avec les félicitations de la Reine Charlotte, auxquels se joignent ceux du Roi George III.
1789 débute avec l'annonce de la maladie de George III et la possibilité que le Prince de Galles prenne la Régence, avec le risque d'un changement de politique étrangère. Ceci met les Cours Européennes dans tous leurs émois; Pendant plusieurs semaines ce sont rumeurs et dépêches qui traversent le Continent de long en large... Les nouvelles atteignent Henry à Venise.

C'est en août qu'Henry rentre définitivement en Angleterre. 
Le 5 février 1790 naît sa petite-fille, Diana et le 19 septembre 1791 naît un nouveau petit-fils, Robert. 

En 1792, son ami James Boswell rend visite à Wilton à Henry, qui a toujours sa liaison avec la "Baccelli". Boswell relate qu'il trouve étrange et regrette qu'un homme aussi aimable qu'henry préfère continuer de vivre avec une courtisane surannée qu'avec la charmante Comtesse.

L'année 1793 débute dans l'allégresse, Elizabeth est au septième mois de sa quatrième grossesse, et semble en pleine forme, toute la famille s'est de nouveau installée à Hill Street; Lord Pembroke est à Wilton, d'où il écrit à son vieil ami Sir William Hamilton, toujours à Naples, dont sa femme Emma, au sommet de sa splendeur, s'apprête à rencontrer pour la première fois Horatio Nelson; 


Lady Pembroke est à Richmond; Coxe à Bemerton; Augustus à Spithead et John Floyd prospère en Inde. 
Mais, en quelques semaines le monde s'effondre. D'abord le 21 janvier, lorsque Louis XVI monte sur l'échafaud. Puis c'est au tour de la famille Herbert et de leurs amis intimes : le 9 mars, Elizabeth donne naissance à son quatrième enfant à qui l'on donne le prénom de Charles. Malheureusement il décède au cours de sa première année (actuellement on ne connait ni la date ni le lieu du décès de cet enfant. Les seules références sont les lettres de Lord Herbert qui au cours de l'automne parle de cet enfant- Note de l'auteur))le 25 mars sa jeune mère décède subitement (sûrement d'embolie pulmonaire du à l'alitement prolongé post-accouchement, une des principalement cause de mortalité chez les parturientes jusqu'au début du XXème siècle-Note de l'auteur). le 15 juillet, l'aîné des enfants, George, meurt à son tour à l'âge de 5 ans et 3 mois (après le décès de leur mère et le départ à la guerre de leur père, les enfants sont confiés à leur grand'mère Lady Pembroke. Au cours de l'été cette dernière les emmène au bord de la mer pour leur éviter la chaleur de Londres. George a't-il échappé à la surveillance de sa grand'mère, s'est il noyé?)  . La nouvelle de sa mort n'atteint son père, alors au Pays-Bas où il y a rejoint le Duc d'York (nous sommes au début de la première coalition- Note de l'auteur), que très tardivement au cours de l'automne. On imagine le désespoir de Lord Herbert, déjà éprouvé par la mort de sa femme, à l'annonce de la mort de son fils. C'est dans les lettres adressées à sa mère qu'il s'épanche. Dans une lettre du 26 septembre de Baisieux dans le nord de la France, il remercie Lady Pembroke d'avoir organisé une fête à l'occasion de l'anniversaire de Robert Henry qui a eu deux ans le 19. Il parle de little Charles et de sa fille Diana. Mais aucune évocation de George, simplement à la fin de la lettre, comme un cri déchirant : "God bless you, and kiss my children for me. Where is my Georgy?"(ceci pourrait confirmer la noyade! a't-on retrouvé le corps?- Note de l'auteur)
A l'automne, George rentre en Angleterre, est ce à la suite de la nouvelle de la mort de son fils ou de la maladie de son père, nul ne le sait? Lord Pembroke fait un accident cérébral dans les dernières semaines de l'année 1793. 
Henry, 10ème Comte de Pembroke et 7ème Comte de Montgomery décède le dimanche 26 janvier 1794 à Wilton à l'âge de  59 ans et demi. 
Malgré ses fautes, Henry était un personnage très représentatif de son époque, Il a aimé avec passion sa famille et son Pays autant qu'il a aimé les jolies femmes, les chevaux et les chiens et il n'en a jamais manqués!...

Lord Pembroke est encore reconnu comme : un homme cultivé, au caractère énergique; un politicien libéral à l'esprit Rabelaisien, musicien et éleveur de chevaux; un mari infidèle, mais un père profondément affectueux; un compagnon agréable, dont la correspondance franche a toujours été appréciée. 

Henry a t'il eu le temps d'apprendre que le 16 octobre 1793 la Reine Marie-Antoinette a été guillotinée, suivie de peu par Louis-Philippe d'Orléans le 6 novembre et de Madame Du Barry le 9 décembre. Que le 19 décembre Dugommier et Bonaparte ont repris Toulon. Enfin que le 27 décembre l'armée française commandée par le Général Lazare Hoche a remportée la victoire à Wissembourg face aux armées de la première coalition.




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Henry Herbert, par son père Henry Herbert le "Comte architecte" et par sa mère Mary Fitzwilliam est descendant de Philippa de Hainaut, dont la mère Jeanne de Valois était arrière-petite fille de Saint-Louis par :

  


Edouard III était petit-fils de Philippe le Bel, par conséquent arrière-petit-fils de Saint-Louis.

Références :

Pour aller plus loin :

  • Henry, Elizabeth and George: Letters and Diaries of Henry, 10th Earl of Pembroke and his Circle (1734–80), 16th Earl, 1939, repub as : The Pembroke Papers vol. I (1734–80), 1942-50.
  • The Pembroke Papers vol. II (1780–94), 16th Earl, 1950, [EUL] 9(42073) Pem.

L'univers de Henry

Les femmes :


Frances Shelley (1685-1771) : Sa grand'mère maternelle est la fille de John Shelley, 3ème Baronnet et de Bridget Neville. Elle épouse le 26 février 1704 Richard Fitzwilliam, 5ème Vicomte Fitzwilliam of Merrion, avec lequel elle aura quatre enfants. Elle se sépare de son époux au cours de l'année 1730. Elle décède  le 15 novembre 1771 à Londres, Old Burlington Street. Elle est inhumée à Saint James Church, le 18 novembre 1771.
Mary Fitzwilliam  (1707-1769) : Sa mère est née à Londres, dans le quartier cossu de Hampstead, le 8 septembre 1707. Elle est la fille de Richard Fitzwilliam, 5ème Vicomte Fitzwilliam of Merrion et de Frances Shelley. Elle s'est mariée le 28 août 1733, à Castle Baynard, avec Henry Herbert appelé " le Comte architecte". Elle n'a eu qu'un seul enfant : Henry Herbert, 10ème Comte de Pembroke et 7ème Comte de Montgomery. Elle meurt à Londres dans la Pembroke House, Privy Gardens le 13 février 1769 et elle est inhumée à Wilton. Son frère Richard, 7ème Vicomte Fitzwilliam décède en 1816, sans descendant, et par testament transmet ses biens à son petit-neveu George Herbert.


Elizabeth Spencer (1738-1831) : Sa femme est née le 29 décembre 1737. Elle est la fille de Charles Spencer, 3ème Duc de Marlborough et 5ème Comte de Sunderland, et de Elizabeth Trevor. Mariée à Henry Herbert, 10ème Comte de Pembroke et 7ème Comte de Montgomery le 23 mars 1756. Elle a eu deux enfants : George Augustus et Charlotte, qui décède le 21 avril 1784. Elle fut la dame d'atour de la Reine Charlotte, épouse du Roi George III. Elle semble vivre assez mal l'infidélité de son mari, ce qui la pousse à le quitter définitivement en 1788 : "Les maris sont des animaux terribles et puissants" écrit elle à cette époque. Malgré tout elle réussit à ce que son mari, légitimant son fils Augustus, qu'il a eu avec Kitty Hunter, ne donne pas à ce dernier le nom de Herbert. 
Elle s'installe à partir de 1788 à Pembroke Lodge, Richmond Park à Londres, résidence mise à sa disposition par le Roi, qui semble lui vouer beaucoup d'admiration...qui se transforme en harcèlement au fil des années avec l'aggravation de l'état mental du Roi. 
Elle décède le 30 avril 1831, soit trois ans après son fils, à l'âge de 94 ans


Diana Spencer (1735 - 1808) : Sa belle-soeur est née le 24 mars 1735. C'est la première Lady Di de l'histoire. 
Elle est la fille de Charles Spencer, 3ème Duc de Marlborough et 5ème Comte de Sunderland. Elle est l'aînée d'une lignée de 5 enfants : Elizabeth, Georges, Charles et Robert. Elle est élevée à Langley Park, Burkimghamshire, où elle est initiée à la peinture par Joshua Reynolds. Lorsque son père hérite de Blenheim Palace, elle a neuf ans, elle grandit alors au milieu des grands maîtres de la peinture : Rubens, Raphaël, Van Dyck et le Titien. Cet environnement permet-il d'en faire une pastelliste reconnue quelques années plus tard?
 Elle était destinée à une vie facile d'aristocrate, promue à un beau mariage...A l'âge de 22 ans, elle devient Vicomtesse Bolingbroke.  A l'occasion de son mariage avec Frederick Saint-John, surnommé "Bully", les rumeurs de l'époque répandent le fait que ce mariage, avec "The Battersea Baron", autre surnom de Saint-John, n'est que le fruit d'un pari lors d'une "partie frivole" dans les jardins du Ranelagh. Ce dernier est reconnu pour être un fameux "coureur de jupon", un joueur et un fainéant...
Mais, après tout il a un titre, un héritage et a accès à la cour...En 1761, elle devient dame d'atour de la Reine Charlotte. Mais très vite Lady Di  reconnaît s'ennuyer au sein de la famille royale. Malgré la naissance de ses deux fils : Georg Richard (1761) et Frederick (1765), elle supporte mal l'infidélité de son mari, et quitte le domicile conjugal à l'automne 1765 et entame une relation adultère avec Topham Beauclerk. 
Artiste amateur de talent, elle illustre des oeuvres de Dryden et Walpole. Sa bonne technique du Pastel lui permet de portraiturer ses enfants, ses jumelles entre autre.  Elle fournit des dessins à Wedgwood pour illustrer ses séries de porcelaine.
A la mort de Topham Beauclerk en 1780, et du fait de la diminution de ses revenus de 1000 Livres par an (118 000 Euros), elle se retire à Twickenham, Richmond. Elle y décède le 1er Août 1808.

Les descendants




George Augustus (1759-1827) : 

cf article "George Augustus Herbert 11ème Comte de Pembroke et 8ème Comte de Montgomery" publié  le 26 novembre 2015.
Charlotte (1773-1784) : enfant de santé fragile, née de la premier réconciliation de ses parents, elle décède à Aix-en Provence d'insuffisance respiratoire, séquelle d'une grippe.


Les enfants illégitimes 


Augustus Reebkomp (1762-1797) : est né le 23 novembre 1762 de la liaison de Henry avec Kitty Hunter. Augustus est élevé en grande partie à Wilton et est très apprécié de son demi-frère, George, de trois ans son aîné. Son parrain est le Comte de Bristol, nouvel amant de sa mère, Amiral de la Royal-Navy, puis Lord de l'Amirauté. Il fait ses études à Eton de 1767 à 1771, avant d'intégrer en juin 1773 la Royal-Navy. Il est promu Capitaine en 1782, et prend le nom de Montgomery, son père n'ayant pas réussit à convaincre sa femme, Elizabeth et son fils, George, afin de lui donner le nom de Herbert. Après la guerre d'Indépendance Américaine, qui se termine en 1783, à laquelle il prend part du côté anglais, il prend un congé de cinq ans. C'est à cette occasion qu'il rejoint la famille Herbert à Nice en novembre de la même année. Une amitié semble lié les deux frères et George le défend régulièrement contre les attaques de son père, dans une lettre du 3 avril 1787 il écrit: "...Il se débrouille très bien, il vit au sein d'un cercle très respectable, qu'il aime et qui l'apprécie en retour...Il faut se réjouir de son attitude digne et son caractère agréable...". Il rejoint de nouveau la Royal-Navy à la fin de son congé, en 1788. Il sert en Méditerranée, au proche-Orient en particulier, c'est à cette occasion qu'il rencontre sa femme : Susan Maltass, avec laquelle il se marie au cours de l'année 1791. Cette dernière ne semble pas être apprécie de Lord George Herbert, qui dans une lettre à sa mère le 27 août 1793 la compare à "un nid de guêpe", la soupçonne de ne pas avoir toujours eu une vie sans reproche...Alors, qu'Augustus la qualifie toujours de "ma femme aimée Susan"! Il décède à bord de son navire le Thésée à Cawsand Bay, Plymouth, le 6 février 1797, à l'âge de 34 ans, de maladie. Il est inhumé le 16 février, dans le cimetière de Stoke Damerel Church, Plymouth. C'est son demi-frère, George qui est son exécuteur testamentaire. Sa veuve décède à Paris, 62 rue Neuve Saint-Augustin, le 12 juillet 1851. Ils ont eu trois enfants : Le Rev. George Augustus Montgomery, Elizabeth Montgomery et Augustin Henry Saladin Montgomery.

Caroline Medkaff : est née en 1768 ou 1769 de mère française ou italienne. Elle a été élevée en Angleterre, son père lui versant une pension. Elle épouse en 1786, John Williams. Elle figure dans le codicille de 1792 comme la fille de Henry Herbert.

Quant au dix autres enfants illégitimes présumés, l'auteur n'a aucune information à l'heure actuelle.



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